La restauration des Arènes de Nîmes

Les arènes / Une grande campagne de restauration / La calendrier du projet / Le financement du projet

S’il reste peu d’amphithéâtres encore debout hérités du monde antique, celui de Nîmes constitue un témoignage unique du génie de construction romain et de l’apogée de cette civilisation.
Construit à la fin du Ier siècle de notre ère à l’intérieur de l’enceinte de la ville antique, il accueillait des combats de gladiateurs et des chasses d’animaux sauvages. Imposant par sa taille, 60 travées, 133 mètres de long par 100 mètres de large, 31 mètres de haut, il pouvait accueillir jusqu’à 20 000 spectateurs.

Les arènes

Comme pour la Maison Carrée, l’amphithéâtre doit sa conservation à une occupation continue au fil des siècles. Les monarques français puis les autorités successives ont très vite pris conscience de son intérêt patrimonial et de la nécessité de le préserver. Ainsi depuis le XVIIème siècle, plusieurs campagnes de consolidation et de restauration se sont succédées. Malgré cela, les Arènes de Nîmes, qui sont aujourd’hui l’amphithéâtre romain le mieux conservé au monde, sont néanmoins fortement menacées. Une étude menée en 2005 sur une des travées les plus abîmées, préalablement à sa restauration, a montré toute la fragilité de l’amphithéâtre, liée à l’exposition prolongée aux intempéries. Après son abandon à la fin de l’empire romain, sa conversion en ville fortifiée au moyen âge l’avait malgré tout préservée, car les maisons, présentes dans son enceinte, possédaient leur propre système de recueillement des eaux. Mais après leur démolition, au début du XIXème siècle et compte tenu de la disparition des gradins antiques, qui drainaient les eaux vers des canalisations souterraines, les eaux de pluies ont infiltrés les pierres les rendant plus fragiles. Il faut une quinzaine de jours pour que l’eau circule du sommet jusqu’aux galeries inférieures, déposant sur son trajet des dépôts de calcite. Dès 2014, de nouveaux diagnostics plus ciblés et précis (pierre à pierre) confirment le rôle déterminant de l’eau dans les éclatements de blocs.  

Une grande campagne de restauration

Ce chantier est sans nul doute le plus considérable entrepris en France sur un édifice antique de cette ampleur. Une phase expérimentale de trois ans sur une des travées les plus dégradées, a permis d’affiner le diagnostic et de déterminer les techniques les plus efficaces et les plus protectrices pour le monument. Trois études ont été menées en parallèle. Une étude archéologique afin d’approfondir la connaissance de l’histoire des Arènes, une étude mécanique afin de mieux connaître le comportement des pierres et d’élaborer une stratégie cohérente et une étude de restauration générale afin de protéger le monument, le consolider, le sécuriser et le mettre en valeur.
Aujourd’hui, c’est la restauration de l’ensemble de l’édifice et sa protection contre les dégâts occasionnés par les eaux pluviales, que la ville a entrepris avec les concours de l’ensemble des collectivités publiques. Ce chantier, débuté en 2009, va se poursuivre jusqu’en 2034.
La restauration actuelle consiste dans le plus grand respect de l’amphithéâtre, à nettoyer l’épiderme de la pierre, réparer les parties dégradées ou disparues par des greffes de pierres, des ragréages avec un mortier spécifique reproduisant l’aspect de la pierre ou l’injection des coulis de chaux pour combler fissures et vides dans la maçonnerie. Il s’agit avant tout de respecter l’histoire du monument, sans chercher à reconstituer ce qu’il était à l’origine.
Lorsque cela le justifie et qu’il est impossible d’agir autrement, les blocs altérés sont remplacés par des pierres taillées sur mesure, extraites de la Carrière de Barutel, une des carrières romaines qui servirent à produire les blocs de l’édifice. Les garde-corps et bordures de corniche, disparues pour la plupart, seront restitués pour garantir la protection des publics et limiter les dégradations occasionnées par la pluie.
Parallèlement, se déroule un suivi archéologique du chantier. Ses découvertes permettent de mieux comprendre l’histoire des Arènes/du monument ainsi que celle de leur construction.
Un diagnostic sanitaire et archéologique de l’intégralité des pierres formant l’amphithéâtre a également permis de relever un inventaire précis de l’état des blocs.
C’est un immense chantier planifié sur 25 ans et sans interruption.

En préservant notre patrimoine, nous transmettons aux générations futures ce que nous avons reçu en héritage. Dans un monde en évolution constante, le patrimoine est un facteur de stabilité et d’identité.

Le calendrier du projet

Le financement du projet

0
M d'€ H.T.

* Dont :
– Ministère de la Culture : 40%
Région Occitanie : 20%
– Département du Gard : 10%
– Nîmes Métropole : 4%
– Ville de Nîmes et Fondation Internationale pour les Monuments Romains de Nîmes : 26%